"La Princesse de Clèves" de Madame de Lafayette le 19 octobre 2004

Lettre anonyme à propos du débat de DireLire sur La Princesse de Clèves

"C'est GALA en mieux écrit", me glissa mon voisin à l'oreille en guise de conclusion.

Il faut dire que l'introduction avait été laborieuse. Nous étions à l'école, et on nous expliquait que... on voulait nous faire dire que... Où voulait-on en venir?

Est-il indispensable de penser à sa source et à son embouchure quand on voit la Seine couler sous les ponts de Paris?

Je m'étais régalée à la cour d'Henri II, éblouie moi aussi par la beauté de Monsieur de Nemours, avec lui j'avais dansé, j'allais dire valsé. J'avais suivi, fascinée , les circonvolutioons de cette merveilleuse histoire d'un amour si violent et si doux.

Il était une fois une Belle... et j'étais cette Belle. Il était une fois un Prince charmant...

Il y avait très peu d'hommes dans l'assemblée. Les hommes ne lisent pas de roman, genre mineur... Le choix, en musique, du mode mineur serait-il un sous-choix?



Contexte historique

En 1649, Descartes publie son "Traité sur les passions de l'âme": le mouvement de subordination des passions à la pensée et de la suprématie de la connaissance sur les passions.

En 1648, naît Jeanne Bouvier de la Motte qui par son mariage devient Jeanne Guyon. Elle sera condamnée comme hérétique et emprisonnée en 1688. Amie de Fénelon, poursuivie par Bossuet, elle prône le quiétisme. Le quiétisme vise et dit trouver un état d'amour de Dieu sans souci de récompense ni de châtiment, un état d'indifférence sans recherche de perfection personnelle ni désir de salut. Elle préconise une communication hors langage, culminant dans le silence pur. Jeanne Guyon fonde la Confrérie du pur-amour (ni clameur, ni douleur, ni peine, ni plaisir, ni incertitude: une paix parfaite).

En 1653, Madame de Lafayette écrit "Je suis si persuadée que l'amour est une chose incommode que j'ai de la joie que mes amis et moi en soyons exempts". Elle fait dire à la Princesse de Clèves que "l'inclination est un péril; le mal qu'elle trouvait si insupportable était la jalousie avec toutes les horreurs dont elle peut être accompagnée".

Un peu plus loin "Veux-je enfin m'exposer au cruel repentir et aux mortelles douleurs que donne l'amour". "Au nom de Dieu, lui dit-elle, laissez moi en repos".

La lecture de ce texte écrit dans une langue pure, précise et claire apporte un plaisir comparable à l'écoute d'une sonate de Bach.

Maryvonne NICCOLAI



La Princesse de Clèves est une des plus exquises choses qui soient sorties des mains françaises...

Pierre Drieu La Rochelle